Quelle journée harassante ! J’étais bien content qu’elle soit terminée, j’allais enfin pouvoir prendre du repos. Repos bien mérité selon moi parce que j’avais quand même bien travaillé, et tout le monde se doute que travailler en cuisine ce n’est pas facile. Enfin, tout dépend des jours après, mais en général, en cuisine c’est souvent le marathon pour que tout soit prêt le plus rapidement possible. C’était donc vraiment difficile, mais j’aime mon travail donc je ne vais pas m’en plaindre. Bon, ça me faisait vraiment du bien d’être enfin chez moi. Je m’enlevais les chaussures quand le téléphone se fit entendre… Qui pouvait bien me téléphoner à cette heure-ci ? J’aurais beau me poser la question, la réponse n’allait pas me tomber du ciel, il fallait que j’aille répondre. Après un soupire à m’en fendre l’âme, j’avais enfin décroché le téléphone et au son de voix qu’il y avait à l’autre bout du fil, j’avais compris que ma soirée repos tombait totalement à l’eau. Une femme pouvait être chiante quand elle le voulait, et c’était exactement le cas de ma chère sœur en ce moment. Elle voulait sortir, et c’était encore moi le joli pion qui allait être traîné dans une soirée pour lui faire plaisir. Le prétexte du travail le lendemain ? J’avais essayé mais elle avait bien fait comprendre qu’elle n’acceptait pas de refus, j’étais coincé. Un autre énorme soupire tandis qu’elle m’expliquait qu’elle devait retrouver des amis dans un night-club mais qu’elle ne voulait pas y entrer seule et que je devais faire l’effort de l’accompagner. J’avais réussi à écourter la conversation au bout d’un quart d’heure, sinon elle ne se serait plus arrêtée de parler et j’aurais eu un mal de crâne atroce… Quoi que maintenant que je venais de raccrocher, je m’étais dit qu’un mal de crâne m’aurait fait échapper à cette soirée. Tant pis, il était trop tard pour ça, je n’allais pas la rappeler juste pour avoir cette stupide excuse. Le téléphone était donc abandonné au profit de la salle de bain. Si je devais sortir, il fallait que je me lave et que je me débarrasse de cette odeur de nourriture un peu plus tôt que prévu. Je comptais passer un petit moment devant la télé, me laver et aller me coucher mais non, pas de télévision pour moi ce soir. Et le comble, c’était que je devais passer prendre la princesse pour la conduire à sa soirée. Mademoiselle avait décidée qu’elle ne s’y rendrait pas par ses propres moyens… Elle avait franchement que je l’aime, au point de ne pouvoir lui en vouloir de casser mes plans au profit de siens.

Une trentaine de minutes plus tard j’étais devant mon placard, serviette autours de la taille, et je choisissais ce que j’allais porter pour l’occasion. Bon, finalement mon choix s’était arrêté sur un t-shirt col « v » assez, non très décolleté, un jean avec une paire de converse imprimée. Simple, je vous l’accorde mais néanmoins beau, pour moi en tout cas. Je ferme l’armoire après avoir pris ce qui m’intéressait, et je me dirige vers le miroir après avoir enfiler mon boxer et mes vêtements. J’étais satisfait du résultat, et puis je n’avais vraiment pas envie de me casser la tête surtout vu l’heure et le fait que je n’avais pas prévu de sortir. Bon, il fallait que je sorte maintenant, sinon j’allais me faire rappeler à l’ordre sur le fait que je prenais trop de temps et que ma sœur avait envie de sortir. Même si j’étais légèrement fatigué, je n’allais pas lui dire parce que je ne voulais pas gâcher sa joie. Heureusement qu’en voiture, il ne fallait pas trois heures pour aller chez elle, sinon je n’aurais jamais eu la force d’entrer dans la voiture et de mettre le moteur en marche. Après un court trajet, j’étais devant chez ma chère grande sœur et je venais de sortir de ma voiture. J’avais eu de la chance, il y avait eu une grande place rien que pour garer la voiture, donc pas de problèmes de ce côté-là. Simplement, la princesse mettait du temps à arriver, me faisait-elle le coup de ne pas être encore prête ? Sans doutes, c’était souvent le cas avec elle et mon cerveau avait tendance à occulter les informations qui ne lui plaisaient pas. Bref ! J’étais entré après avoir tapé à la porte trois fois quand même, mais je n’avais pas obtenu de réponse. La porte n’était pas fermée à clef et c’était une chance.

« _ Tu es morte ? Je tape depuis dix minutes au cas où ça t’intéresse de le savoir…

_ Paaaaardoooon !! Mais je ne trouve pas comment m’habiller… Tu ne veux pas m’aider Minny ? »

C’était bien ma veine, bientôt il allait falloir que je lui donne le bain aussi, tout comme un enfant qui ne sait pas se débrouiller seul … C’était peut-être exagéré mais c’était mon impression en ce moment, et normalement les petits ne prenaient pas soin des plus grands. Même si il y avait des choses qui n’étaient pas logiques partout dans le monde. Je gravissais les marches menant à l’étage d’un pas plus que lent, j’avais envie de faire attendre un peu la miss avant de lui dire si oui ou non j’allais l’aider à choisir sa tenue. Je l’entendais râler contre ses vêtements de là et le fait de l’entendre me fit sourire comme un imbécile et comme si ça me faisait plaisir de savoir qu’elle ne s’en sortait pas. D’accord, j’avoue que c’était un peu le cas mais juste un peu… Je me pose enfin dans l’encadrement de la porte et je regarde ma sœur qui courait presque dans la chambre. Scène comique, vraiment, d’autant plus qu’elle était encore en sous-vêtements. Preuve qu’elle n’avait vraiment aucune idées de comment elle allait se vêtir. J’émets un petit rire avant d’entrer dans la chambre et de commencer à fouiller dans la pile de vêtements posés sur son lit. Après cette inspection, je lui sors un haut décolleté blanc avec des motifs argentés, un jean bleu et je lui pose le tout dans les bras avant de me diriger vers son armoire à chaussures. Une paire argenté, elle devait bien avoir ça dans sa « collection », avec talons si possible, comme ça elle serait un peu plus grande. Non pas que ma sœur était toute petite mais elle n’était pas taille mannequin non plus. Mon bonheur venait d’être trouvé pour ses chaussures, je lui montre la paire pour savoir si elle lui convenait et elle fit un grand sourire.

« _ Merci Minny ! C’est parfait, sans ton aide je serais encore en train de chercher. Je vais m’empresser d’essayer ça.

_ Tu exagères, comme si je venais de faire un exploit… »

La belle avait enfilé ses vêtements, visiblement satisfaite et s’était ensuite maquillée avant de me dire de me dépêcher parce qu’elle était à la bourre. C’était elle tout craché ça, mais bon je l’aimais comme ça. Nous étions maintenant arrivés à bon port et elle s’était empressée de sortir de la voiture pour rejoindre le bâtiment. Une fois devant, elle m’avait fait signe de me dépêcher et je lui avais répondu par un sourire avant de fermer la voiture et de la rejoindre. Ce soir ça allait être sans alcool pour moi, il fallait que je ramène la princesse indemne chez elle, si toutefois elle rentrait avec moi donc bon. À mon avis, elle n’était pas venue ici pour rentrer tranquillement avec son petit frère une fois sa soirée terminée. Elle ferait certainement une rencontre et du coup je serais oublié dans un coin. Ce n’était pas la première fois que ça m’arrivait, mais depuis le temps, ça ne me dérangeait plus tellement, je trouvais autre chose à faire. Une fois à l’intérieur, nous avons retrouvé ses amis et je me suis assis à côté d’elle, entre elle et une de ses amies en fait. Ceux qui ne m’avaient jamais vu avaient demandé si j’étais la dernière conquête en vogue, logique vu qu’elle me tenait la main en arrivant. Mais bon, elle avait dit que j’étais son frère après s’être mise à rire et elle avait expliquée que c’était une habitude pour la main.

Une heure était passée, j’avais dansé avec ma sœur et certaines de ses amis pour faire plaisir mais maintenant je n’avais plus tellement envie. Donc, je venais de prétexter l’envie de prendre un autre verre pour pouvoir m’éloigner un peu du petit groupe. Non pas que la compagnie de ma sœur me dérange, mais je n’allais pas tout le temps rester avec elle. Sauf que, manque de chance, elle venait de me demander de lui ramener un verre. Comme si elle ne pouvait pas aller se le chercher toute seule… Je ne lui avais même pas fait cette remarque vu qu’elle m’aurait embêté pour que j’y aille malgré tout. Autant éviter de la voir faire ses moues et tout ce qui va avec, je ne m’en porterai que mieux. J’étais maintenant accoudé au bar en attendant patiemment qu’on vienne me demander ce qu’il me fallait. Et durant l’attente, je m’étais mis à fixer un barman, il était plus que mignon. Pas très épais, mais il avait ce truc en plus, ce qui faisait que je ne pouvais m’empêcher de le fixer… Et ce n’était pas toujours une bonne chose que je fixe les gens comme ça. Avec le nombre de barmans, aucun ne se souciait de moi et ça commençait à être fortement agaçant. Mais bon, ma patience avait l'air d'être récompensée étant donné que celui que je fixais depuis quelques minutes venait de se diriger vers moi. L'attente allait enfin se terminer.

« Ouai, s'vous plait ? »

Euh... Je venais pour commander quoi en fait ? Ah oui ! Demander des verres pour ma soeur et moi, j'en avais presque perdu le fil durant un instant. Je secoue alors légèrement la tête, histoire de revenir spirituellement dans la pièce et demander enfin les verres. Mais au lieu de ça, je fixais le jeune homme sans ciller avant de me pincer la lèvre inférieure. Je songeais, et plus les secondes passaient, plus j'avais envie de dire que c'était lui que je voulais et non les verres d'alcool. D'ailleurs, mon regard devait certainement trahir le fond de mes pensées étant donné qu'il était assez insistant lorsque je regardais le barman. Bon, il fallait que je me reprenne et que je demande ce pour quoi j'étais devant le bar à attendre. Je venais même d'ouvrir la bouche mais aucun son n'en sortait... J'étais vraiment hypnotisé par lui ou bien ma langue faisait des siennes et avait envie de me jouer un mauvais tour. Je ne pensais pas à autre chose, mais j'avais un doute quand au fait que ma langue ne voulait pas se délier. Mais après quelques secondes, je fais un léger sourire à son intention et je décide d'oublier un peu ma sœur, elle pouvait bien se débrouiller toute seule.

« Un rendez-vous ? C'est possible ? »